Politique monétaire dans les pays industriels avancés

BIS Annual Economic Report  | 
24 juin 2007

Durant la période analysée, la politique monétaire s'est resserrée dans les pays industriels avancés, même si, dans l'ensemble, les conditions sont restées souples. La Réserve fédérale, après avoir, dans un premier temps, continué de relever son taux directeur, a maintenu le statu quo, en dépit de craintes persistantes d'un éventuel réveil de l'inflation. La BCE a fortement réduit le degré d'accommodation de sa politique monétaire en raison d'une reprise de l'activité économique, de la diminution des capacités inutilisées et d'une vive expansion de la masse monétaire et du crédit. Invoquant son nouveau cadre d'analyse monétaire reposant sur deux perspectives, la Banque du Japon a mis fin à sa politique de taux zéro en procédant à deux relèvements modestes, faisant valoir que la reprise en cours s'était suffisamment raffermie, que les fondamentaux relatifs à l'inflation sous-jacente s'étaient redressés, et que le maintien d'un taux d'intérêt proche de zéro avait augmenté les risques à moyen terme d'un investissement insoutenable. Les économies industrielles avancées de moindre dimension qui se sont fixé un objectif d'inflation ont généralement resserré leur orientation monétaire pour faire face à diverses forces internes et externes, au nombre desquelles : incertitude des perspectives mondiales ; diminution des capacités inutilisées ; cours élevé des produits de base ; vive expansion de la monnaie et du crédit ; entrées massives de capitaux.

Les signes d'une progression rapide des agrégats de monnaie et de crédit ont particulièrement retenu l'attention, même si les banques centrales n'en interprètent pas de la même façon les implications pour la politique monétaire. Certaines accordent une place prépondérante aux agrégats, tandis que d'autres s'interrogent quant à leur pertinence. Les enjeux du débat sont importants. En donnant trop de poids aux agrégats, les banques centrales risquent de susciter une réaction excessive, voire de créer une certaine confusion dans le public concernant leurs priorités. En sous-estimant les indications fournies par ces agrégats, elles courent le risque de réagir trop tardivement à l'inflation ou de ne pas être suffisamment préparées à des fluctuations de type expansion-contraction. Même si les questions entourant ce débat sont loin d'être résolues, la réflexion en cours sur le rôle des agrégats de monnaie et de crédit dans la conduite de la politique monétaire permet de mieux cerner les défis que les banques centrales auront à relever en matière de politique monétaire.