77e Rapport annuel 2006/07

BIS Annual Economic Report  | 
24 juin 2007
PDF full text
 (6 868kb)
 |  260 pages

Rapport annuel de la Banque des Règlements Internationaux pour l'exercice commencé le 1er avril 2006 et clos le 31 mars 2007, soumis à l'Assemblée générale ordinaire tenue à Bâle le 26 juin 2007.

77e Rapport annuel par chapitre

Comme ces dernières années, l'économie mondiale a affiché de bons résultats au cours de la période analysée : croissance forte et même signes encourageants d'un rééquilibrage de la demande. Aux états-Unis, l'activité s'est quelque peu ralentie, essentiellement en raison du fléchissement du marché du logement, tandis qu'en Europe, au Japon et dans plusieurs économies émergentes, la demande domestique a repris. Bien que la production ait semblé proche de son potentiel dans nombre de pays, et que le cours des produits de base ait continué d'augmenter, les tensions inflationnistes sont, en général, restées modérées. Dans ce contexte, la politique monétaire de nombreux pays a été légèrement durcie, mais, dans l'ensemble, les conditions monétaires et financières sont restées très accommodantes. Cela tient, en partie, au niveau encore assez bas des taux directeurs réels et à ses conséquences sur les taux longs, mais aussi au fait que les prêteurs se montrent davantage disposés à accorder des crédits à des emprunteurs à risque selon des termes moins stricts qu'auparavant. Si, aux états-Unis, le cycle du crédit a atteint son pic sur le marché des hypothèques de moindre qualité, l'expansion s'est généralement poursuivie ailleurs. Par conséquent, à l'échelle mondiale, les prix des actifs ont continué d'augmenter ou se sont maintenus à des niveaux inhabituellement élevés. En outre, le financement du déficit courant des états-Unis ainsi que les sorties de capitaux privés hors de ce pays se sont poursuivis à des conditions qui semblaient intégrer des anticipations selon lesquelles le dollar ne se déprécierait que très faiblement. More...
La solidité de l'économie mondiale a encore surpris en 2006. Aux états-Unis, la consommation a montré une résistance étonnante compte tenu du notable affaiblissement du marché du logement, tandis qu'une reprise généralisée s'amorçait dans les autres pays industriels avancés, et que la croissance dans les économies émergentes se poursuivait à un rythme rapide. L'inflation est restée modérée, la progression de l'indice des prix à la consommation fléchissant au second semestre. Toutefois, les tensions sur l'inflation sous-jacente ont persisté, reflétant un taux d'utilisation des capacités élevé ou en augmentation dans les grandes économies. More...
Les économies émergentes ont continué d'enregistrer une forte croissance, une inflation modérée et des excédents des paiements courants en 2006 et au premier trimestre 2007. Cependant, des tensions inflationnistes ont parfois suscité des préoccupations, notamment en raison de la vigueur de la demande et des incertitudes sur le cours des produits de base. Dans un certain nombre de cas, malgré un léger resserrement des conditions monétaires, la croissance du crédit est restée soutenue. Pour autant, l'assainissement budgétaire et une meilleure gestion de la dette ont renforcé la capacité de résistance de ces économies. More...
Durant la période analysée, la politique monétaire s'est resserrée dans les pays industriels avancés, même si, dans l'ensemble, les conditions sont restées souples. La Réserve fédérale, après avoir, dans un premier temps, continué de relever son taux directeur, a maintenu le statu quo, en dépit de craintes persistantes d'un éventuel réveil de l'inflation. La BCE a fortement réduit le degré d'accommodation de sa politique monétaire en raison d'une reprise de l'activité économique, de la diminution des capacités inutilisées et d'une vive expansion de la masse monétaire et du crédit. Invoquant son nouveau cadre d'analyse monétaire reposant sur deux perspectives, la Banque du Japon a mis fin à sa politique de taux zéro en procédant à deux relèvements modestes, faisant valoir que la reprise en cours s'était suffisamment raffermie, que les fondamentaux relatifs à l'inflation sous-jacente s'étaient redressés, et que le maintien d'un taux d'intérêt proche de zéro avait augmenté les risques à moyen terme d'un investissement insoutenable. Les économies industrielles avancées de moindre dimension qui se sont fixé un objectif d'inflation ont généralement resserré leur orientation monétaire pour faire face à diverses forces internes et externes, au nombre desquelles : incertitude des perspectives mondiales ; diminution des capacités inutilisées ; cours élevé des produits de base ; vive expansion de la monnaie et du crédit ; entrées massives de capitaux. More...
Durant l'année 2006 et les quatre premiers mois de 2007, le dollar EU s'est graduellement affaibli, le yen s'est déprécié de façon plus marquée et l'euro s'est apprécié, en termes pondérés par les échanges commerciaux. Les marchés des changes ont été caractérisés par de gros volumes d'opérations et, sauf en mai-juin 2006 et fin février-mars 2007, par une volatilité historiquement basse. More...
Les prix des actifs à risque ont continué d'augmenter pendant la majeure partie de 2006 et au début de l'année 2007 ; les deux replis enregistrés ont été, en fait, davantage des corrections passagères que des tassements prolongés. Plus d'un indice boursier a inscrit des records historiques, tandis que diverses primes de risque sont tombées à des planchers, en dépit de perspectives économiques moins favorables aux états-Unis et de signes que la croissance mondiale pouvait avoir atteint un pic. Dans les pays industriels avancés, les rendements des obligations d'état se sont stabilisés vers la mi-2006, avant d'amorcer un recul. Aux états-Unis, en particulier, ceux du segment long ont diminué au second semestre, traduisant les interrogations des investisseurs sur l'évolution de la croissance dans ce pays ainsi que les anticipations d'un assouplissement monétaire. Au Japon, la persistance de perspectives économiques plus positives a soutenu les rendements ; dans la zone euro, l'embellie progressive a fini par faire monter ceux des euro-obligations. More...
Durant la période examinée, les établissements financiers des pays industriels avancés ont continué d'afficher de bons résultats d'ensemble. Les banques ont à nouveau bénéficié d'un environnement généralement propice au crédit et d'une activité de détail vigoureuse. Une fois encore, les banques d'investissement ont réalisé des bénéfices records grâce à l'expansion des marchés des capitaux et au dynamisme du capital-investissement. Au regard des évolutions passées, les investisseurs ont quelque peu délaissé les fonds spéculatifs en raison de la baisse de leur rentabilité. Ces fonds sont pourtant de plus en plus intégrés dans le système financier international, résultat des exigences que leur ont imposées un nombre croissant d'investisseurs et de pressions accrues en faveur d'une meilleure information ou d'une mise en conformité avec des exigences réglementaires plus précises. Les compagnies d'assurance vie ont renforcé leur bilan, tandis que les assureurs multirisques ont continué de se redresser, sans rencontrer de problème majeur, après une année 2005 très coûteuse. More...
Selon la prévision consensuelle, les excellents résultats de l'économie mondiale vont se poursuivre. Subsistent, toutefois, quatre motifs potentiels de préoccupation, au moins, même s'il nous est difficile d'en déterminer la probabilité de réalisation et les éventuelles interactions. Premièrement, un réveil des tensions inflationnistes partout dans le monde ne peut être exclu. Deuxièmement, le ralentissement actuel aux états-Unis pourrait s'avérer plus important, et avoir des répercussions plus profondes que prévu à l'échelle mondiale. Troisièmement, les déséquilibres des paiements courants, conjugués à l'ampleur et à la volatilité des mouvements de capitaux, indiquent une exposition à des perturbations sur les changes pouvant avoir des répercussions sur les marchés financiers et le prix des actifs. Quatrièmement, la détermination des prix sur les marchés d'actifs étant déjà « optimale », le moindre choc négatif pourrait avoir des conséquences inattendues. More...
La BRI a pour mission essentielle de favoriser la coopération entre banques centrales et autres autorités financières, ainsi que de fournir des services financiers à sa clientèle de banques centrales. à ces fins, elle s'est employée, durant l'année, à : More...